13 Feb
13Feb

Ballerine

Nom qu’on donne souvent aux danseuses de théâtre et qui nous vient de l’Italie, ou le mot ‘ballerina’ est plus usité que celui de ‘danzatrice’.  Les ballerines françaises ont toujours joui d’une si grande renommée en Italie, qu’aujourd’hui encore, dans ce pays, pour indiquer, dans les troupes de ballet, l’emploi féminin le plus important, on le désigne ainsi :  ‘Prima ballerina di rango francese’. 

Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie.

Bianca. Eden. Atelier Nadar. 1875-1895. Source gallica.bnf.fr / BnF


Ballet

Un écrivain du dix-huitième siècle, Compan, a donné une définition aussi précise qu’excellente du mot ballet, en le caractérisant ainsi : Action théâtrale qui se représente par la danse, guidée par la musique. 

Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie. (Charles Compan (1732 – 1881) est un juriste, romancier et dramaturge français. Avocat au Parlement de Paris, il a notamment travaillé au Petit Almanach de Rivarol. Outre quelques romans et pièces de théâtre, il est l'auteur du premier dictionnaire de danse de l'histoire, s'inspirant notamment des travaux de l'encyclopédiste Louis de Cahusac.)

Ballet La scène de l'Opéra (Le pas des roses) 1860-1869 Bibliothèque Publique de New York. Collections numériques. Belin, Auguste, fl. 1830-1860 (Artiste)


Les anciens avaient porté cet art à un degré de perfection que nous n’avons pas encore atteint dans tout son ensemble. Les historiens, en rendant compte des vifs transports que ces pantomimes excitèrent, disent qu’ils faillirent allumer une guerre civile.
Noverre est le premier en France qui ait raisonné la danse ; il chassa les perruques noires, les paniers, les tonnelets, et des tableaux historiques ou gracieux ont succédé aux caricatures.
Depuis quelques années, on sait quels progrès le talent des Coulon, des Aumer, des Gartiel a fait faire à l’art chorégraphique. 

Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur  ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835

Jean-François Coulon est un danseur et pédagogue français né à Cassel (Hesse) en 1764 et mort à Paris le 22 mai 1836. 

Jean-Pierre Aumer est un danseur et maître de ballet français né à Strasbourg le 21 avril 1774 et mort à Saint-Martin-du-Bosc le 2 juillet 1833. 

Gartiel (?)


Épisodes du ballet des cinq sens. L'amoureux prince résistant à son noble père, refuse la main de la fille d'un persan hongrois, grenadier de la 2me légion de Paris. Duo dansé par une hussarde mâle, imitée de nos ‘housards’ blancs. 1848. Auguste Belin (1821-1890). Lithographe. Source gallica.bnf.fr / BnF


Ballon

‘Ce mot est du domaine de la chorégraphie. Le ballon consiste à s’enlever de terre avec une grande rigueur de jarrets et à retomber mollement et avec grâce sur les pointes, si c’est possible ; Madame Montessu est un des premiers ballons connus. Quand elle redescendait sur les planches, on l’aurait prise pour une montgolfière, tant sa jupe était ballonnée. Après elle, mesdemoiselles Taglioni et Thérèse Essier furent des ballons de premier ordre. Madame Ferraris est aujourd’hui un ballon distingué. Parmi les hommes, Perrot a été le sublime du ballon. Quand il quittait le sol, on ne savait jamais s’il allait redescendre.’ 

Les secrets des coulisses. Joachim Duflot. 1865.

Mlle Régnier (Opéra). Danseuse. 1875- 1895. Atelier Nadar. Source gallica.bnf.fr


Cadre

Division du personnel du corps de ballet, et des comparses par rang de taille ; le grand cadre contient les sujets de la taille la plus gigantesque. C'est dans le cadre que l'on prend le tambour-major ; les sujets de taille ordinaire appartiennent au cadre moyen, et le petit cadre renferme les tailles les plus modestes ; c'est lui qui fournit les pages, les amours, les diablotins. 

Manuel des coulisses ou Guide de l’Amateur Paris. Chez Bezou, Libraire. 1826.

Portrait de Solari, danseuse au Théâtre de la Gaîté, dans le Ballet d'Orphée aux Enfers. Grob, Ulric, Photographe. Entre 1860 et 1890. Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Canasse

Femelle du canasson, vulgairement appelé jument. Danseuse aux jambes cagneuses ; la seule que l’on remarque dans un ensemble, quand les autres sont bien faites ; il faut bien se distinguer par quelque chose’ 

Petit dictionnaire humoristique d’argot théâtral. Eugène Joullot.1933

Me Royer.1875-1895. Atelier Nadar. Source gallica.bnf.fr / BnF


Corps de ballet

L'ensemble des figurants danseurs. Il est partagé en petits pelotons d'hommes et de femmes ; on les appelle des quadrilles. Le corps de ballet de l 'Opéra se compose d'environ quatre-vingts personnes ; celui de l’Opéra-Comique, qui figure aussi aux Italiens et au Théâtre-Français, est composé de jeunes filles, élèves de l’école de danse dépendante de l'Académie royale de musique. C'est de ces petites troupes dansantes que sont sorties mesdemoiselles Vigneron, Aubry, Buron, etc., qu’on distingue maintenant à l’Opéra, et mesdemoiselles Adèle et Louise qui figurent à la Porte-Saint-Martin. 

Dictionnaire théâtral ou douze cent trente-trois vérités Paris. Chez J-N Barba Librairie. 1825.

Groupe danseuses. Opéra. L'Etoile. Atelier Nadar. 1897. Source gallica.bnf.fr / BnF


Coryphée

Le Dictionnaire de l’Académie définit le coryphée le chef d’une secte. Les Nayades, les Dryades, et tout l’essaim dansant et chantant de nymphes de l’Opéra, sont donc des chefs de secte, et le principal dogme de leur religion est l’amour du prochain. 

Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835

Atelier Nadar. Photographe. Groupe de six [acteurs. (Gaîté). "Le Talisman". 1893. Source gallica.bnf.fr / BnF


Danse au Théâtre


Danseur

Les imprimés de danse du Charivari (entre 1833 – 1869) Bibliothèque publique de New York


Danseuse

Bipède aérien, qui saute en naissant dans l’atmosphère de la Gaîté ou de
l’Ambigu-Comique, fait un bond à la Porte-Saint-Martin, et une cabriole à l’Opéra : ce petit être, moins difficile à attraper qu’à fixer, s’apprivoise et semble manger de préférence dans la main des banquiers et des diplomates.   

Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur  ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835

Everett Shinn (1876-1953 ), peintre, illustrateur, dessinateur et dramaturge


Danseuses Danseurs Théâtre

M. Irven (i.e. Yrven) - Six - Rivier – Divonne. Atelier Nadar. 1894-1904. Source gallica.bnf.fr / BnF.


Danseuses jouant avec des "osselets"

Images de danse Date de publication : 1893 - 1904 Carrier-Belleuse, Pierre, (1851-1932) (Artiste) Bibliothèque Publique de New York


 Ecole de danse. Opéra de Paris

Fondée en 1713, l'École de Danse de l'Opéra de Paris a une longue tradition de formation rigoureuse des danseurs de ballet. Les étudiants sont tenus de passer un examen d'entrée avant d'être admis à l'école, et les examens annuels de fin d'année garantissent qu'ils font des progrès suffisants pour passer au niveau supérieur de la formation. Un concours final décide qui sera admis dans le corps de ballet de l'Opéra de Paris.

1870 - 1879 

Feuille contenant sept vignettes. Quatre sont numérotés, mais trois semblent afficher leurs numéros à l'envers. Les images représentent un groupe mixte de danseurs devant un groupe de personnages vêtus de noir, probablement des juges, assis à une table ; un domestique en uniforme humidifiant le sol avec un arrosoir, pour empêcher les danseurs de glisser ; groupes de danseurs dans diverses positions de ballet ; et deux danseuses solitaires. Les femmes portent toutes des tutus blancs, tandis que les hommes sont vêtus de chemises blanches et de culottes noires.


Entrée de ballet

Expression dont l’usage est depuis longtemps perdu, et qu’on employait au dix-septième et au dix-huitième siècle. Compan la caractérise ainsi dans son Dictionnaire de danse (1787) : ‘La division ordinaire de toutes sortes de ballets est en cinq actes. Chaque acte est composé de trois, six, neuf, et quelquefois de douze entrées. On appelle entrée une ou plusieurs quadrilles de danseurs qui, par leurs pas, leurs gestes, leurs attitudes, représentent la partie de l’action générale dont ils étaient chargés. Entrée se dit encore de l’air de symphonie par lequel débute un ballet. Enfin, entrée se dit encore de l’opéra d’un acte entier, dans les opéra-ballets dont chaque acte forme un sujet séparé.’ 

Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie

Groupe danseuses. Châtelet. Coco fêlé. Atelier Nadar. 1885. Source gallica.bnf.fr / BnF.


Oh qui fait du pied de poule !

Oh qui fait du pied de poule ! 

Oh qui fait du pied de poule ! 

1781. Londres 

Vestris dansant sur une scène, de tout son long vu de dos, regardant le public par-dessus l'épaule gauche, sur la demi-pointe droite, la jambe gauche complètement tendue sur le côté, tenant dans la main droite un chapeau avec des billets de livre de grande valeur, un sac à main de guinées dans la main gauche. Deux singes imitent sa pose dans les coins inférieurs du cadre. Illustration. Bibliothèque publique de New York (Vestris les. D'origine florentine, mais établie à Paris vers 1746, la famille Vestris servit avec brio l'art chorégraphique et fournit à son époque de remarquables exécutants. Gaétan (1729-1808), élève de Dupré, commence sa carrière à l'Académie royale de musique de Paris.)


Parcours (avoir du)

On dit d’une danseuse qu’elle a du parcours, lorsqu’ayant à parcourir la scène elle le fait avec rapidité et légèreté, au moyen de très larges enjambées. 

Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie

La belle du ballet. 1899. Bibliothèque Publique de New York. Collections numériques.


Petits Rats

Le rat 

On appelle ainsi à l’Opéra les petites filles qui se destinent à être danseuses, et qui figurent dans les espaliers, les lointains, les vols, les apothéoses et autres situations où leur petitesse peut s’expliquer par la perspective. L’âge du rat varie de huit à quatorze ou quinze ans ; un rat de seize ans est un très-vieux rat, un rat huppé, un rat blanc ; c’est la plus haute vieillesse où il puisse arriver ; à cet âge, ses études sont à peu près terminées, il débute et danse un pas seul, son nom a été sur l’affiche en toutes lettres ; il passe tigre, et devient premier, second, troisième sujet, ou coryphée, selon ses mérites ou ses protections. D’où vient ce nom bizarre, saugrenu, presque injurieux, et qui, en apparence, a si peu de rapport avec l’objet qu’il désigne ? Les étymologistes sont fort embarrassés : les uns le font descendre du sanscrit, d’autres du cophte, ceux-là du syriaque, ceux-là du mandchou ou du haut allemand, selon les langues qu’ils ne savent pas. Nous pensons que le rat a été appelé ainsi, d’abord à cause de sa petitesse, ensuite à cause de ses instincts rongeurs et destructifs. Approchez du rat, vous le verrez brocher des babines, et faire aller son petit museau comme un écureuil qui déguste une amande ; vous ne passerez pas à côté de lui sans entendre d’imperceptibles craquements de pralines croquées, de noisettes, ou même de croûtes de pain broyé par de petites dents aiguës, qui font comme un bruit de souris dans un mur. Comme son homonyme, il aime à pratiquer des trous dans les toiles, à élargir les déchirures des décorations, sous prétexte de regarder la scène ou la salle, mais au fond pour le plaisir de faire du dégât ; il va, vient, trottine, descend les escaliers, grimpe sur les praticables, et principalement sur les impraticables, parcourt et débrouille l’écheveau inextricable des corridors, du troisième dessous jusqu’aux frises, où l’appellent fréquemment les paradis et les gloires ; lui seul peut se reconnaître dans les détours ténébreux et souterrains de cette immense ruche dont chaque alvéole est une loge, et dont le public soupçonne à peine la complication. Théophile Gautier le rat La Peau de tigre (recueil, partiellement original), Michel Lévy frères.

N°8. /Rat de coulisse. (Famille des Rongeurs.) Hédouin, Edmond, Dessinateur-lithographe Gosselin, François Désiré, Imprimeur-lithographe Gosselin, François Désiré, Éditeur Gadola, Jean-Baptiste, Editeur En 1858 Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Rats d’Opéra Paris. 1854


Signora Zanfretta

La signora Zanfretta, première danseuse de l’’Éden-Théâtre’, parée des bijoux électriques lumineux Trouvé.

Trouvé, Gustave (1839?-1902). Auteur du texte. L'Électricité́ au théâtre, bijoux électro-mobiles, nouveaux bijoux électriques lumineux, par G. Trouvé, .... 1885. Source gallica.bnf.fr / BnF


Tirer la ficelle

D’un chanteur qui, au théâtre, ou parce qu’il commence à perdre la voix, ou parce qu’une indisposition passagère lui enlève une partie de ses moyens, éprouve de la difficulté à atteindre les notes élevées d’un morceau et n’y parvient qu’à grand' peine et avec des efforts visibles, on dit qu’il tire la ficelle.  L’origine de cette expression se perd dans la nuit des temps. 

Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie

Francisque Noël : Lithographe. Madame Boulanger, Artiste du Théâtre Royal de l’Opéra-Comique, dans "Le Muletier" d'Hérold, d'après L. Marin. 1825. Source gallica.bnf.fr / BnF


Chanter faux. Madame Boulanger est l'actrice de Paris la plus sujette à tirer la ficelle ; madame Rigaut perdrait la gageure, si elle cherchait à tirer la ficelle. A l'Académie royale de musique, ils tirent tous la ficelle. Mademoiselle Victorine, Clara, Aldegonde et par-dessus tout mademoiselle Adeline, ont un talent particulier à tirer la ficelle. On pourrait en faire un reproche aux amoureuses des boulevards, si pour huit cents
francs l'on devait exiger du physique, de la tournure et de la voix.
Quant aux duègnes, trop heureuses dans un couplet si, en tirant la ficelle, elles parviennent à joindre les deux bouts. 

Manuel des coulisses ou Guide de l’Amateur Paris. Chez Bezou, Libraire. 1826


Voyager

Terme chorégraphique. Dévier de place en faisant une pirouette. Dans les ballets de mélodrames une pirouette commence au fond du théâtre et s’achève près de la rampe. Ces sortes de voyages ont plus d’une fois compromis la santé du nez du souffleur. C’est sans doute par précaution que, dès que le ballet commence, on y voit l’aide-mémoire baisser sa trappe et disparaître. 

Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur  ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835

Les petits mystères de l'Opéra par Albéric Second. Illustrations par Gavarni. 1844. Source gallica.bnf.fr / BnF


Zéphyr

Il vient de mourir dans une petite ville d’Italie, un ancien figurant danseur, qui
avait débuté en 1737, dans le ballet de Flore et Zéphyr, de Riccoboni; cet artiste âgé de 106 ans, dansait un pas sous le costume d’un papillon qui finissait par s’envoler au milieu de vingt scarabées représentés par d’autres enfants, et qui allaient au moyen d’un fil de fer voltiger sur les épaules de Vertumne, et bourdonner aux oreilles de Palès; un jour, dit la Gazette de Milan qui rapporte ce fait : Belaveine, c’est le nom du figurant, éprouva un étourdissement tel au moment de l’ascension, qu’il voulut se retenir au cou d’une des divinités champêtres. Le machiniste, qui n’était pas prévenu, ne continua pas moins le vol, et voilà le dieu qui se sent perdre terre et enlever, se met à crier et s’accroche heureusement par les pieds à une hamadryade ; toute la troupe fut dans un moment sur pied pour décrocher les individus qui formaient cette singulière et nouvelle échelle de Jacob. Zéphyr fut renvoyé du théâtre, et ce ne fut que quelques mois après qu’il put obtenir de faire un nouveau noviciat dans les rôles d’un singe qui avait un masque à ressort très ingénieusement fabriqué. Outre l’anecdote des accidents, ce récit cous révèle deux faits, d’abord que les vols au moyen de fil de fer étaient connus avant les ascensions faites à notre grand Opéra ; secondement nous voyons que Jocko, avec son masque mobile, n’était encore qu’une imitation du vieux répertoire ou l’on va chercher de nos jours tant de pièces nouvelles. 

Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur  ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835

Groupe de quatre danseuses, Zéphyr et Flore sur un char : fragment de fresque provenant de l'hotel de la rue Chantereine. Source gallica.bnf.fr / BnF


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