13 Feb
13Feb

La Salle Terme générique qui désigne le temple monumental de la rue Lepelletier, la jolie bonbonnière des Variétés, la rotonde des Italiens, la vaste arène du Cirque- Olympique, le Poulailler théâtral de la ville de Chartres et la grange dramatique de Limoges. 

Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur  ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835


L'orchestre

Appelé aussi "parterre". 

Places d'orchestre : sièges situés dans la partie centrale de la salle en contre-bas du plateau. Un vieil amateur de spectacle me disait un jour : Monsieur, j’avais coutume, dans mon temps, de voir trois fois la même danseuse dans le même rôle : la première fois, je me mettais à l’avant-scène pour voir le profil de la dame ; la seconde fois, aux premières pour juger son pied ; et la troisième fois, à l’orchestre pour apprécier sa jambe. Et maintenant, lui dis-je vous avez changé d’habitude. Oui. Me dit-il, tous les jours je me mets à l’orchestre. 

Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur  ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835

Théâtre d'application. Ticket pour deux fauteuils d'Orchestre le 27 novembre 1888. Typographie Morris père et fils, Imprimeur. Musée Carnavalet, Histoire de Paris.


Salle

La partie d’un théâtre où prennent place les spectateurs. La salle est séparée de la scène par l’orchestre, et elle en est entièrement isolée quand le rideau d’avant-scène est baissé. D’autre part, le mot salle devient synonyme de public, lorsqu’il s’agit de caractériser la disposition de celui-ci, qui, tout comme un individu, a ses caprices, sans que l’on sache pourquoi. Si le public est nerveux, gouailleur, on dira : La salle est mal disposée, ce soir ;   s’il se montre rétif, peu porté à applaudir : La salle est froide ; si, au contraire, il est de bonne humeur, et encourageant pour les acteurs : La salle est bien montée. Quant aux mots salle comble, salle pleine, ils s’expliquent suffisamment d’eux-mêmes. 

Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie

Le New Wimbledon Theatre Londres le plus grand lieu de tournée de la périphérie de Londres, crée un effet d'opéra italien avec sa magnificence murale et en marbre. Le New Wimbledon Theatre est situé sur Broadway, Wimbledon, Londres, dans le London Borough of Merton. Il s'agit d'un théâtre édouardien classé Grade II construit par l'amateur de théâtre et entrepreneur, J. B. Mulholland. Date d'ouverture : 26 décembre 1910 Capacité : 1 670 places


Amphithéâtre

Espèce de parc à six rangées de banquettes, où l'on déporte les personnes qui ont des billets de faveur et des entrées à titre de service. C'est là que vont s'asseoir et la chanteuse qui, après avoir joué son rôle, veut assister à la représentation du ballet, et la danseuse qui vient critiquer sa rivale, et l'amant de la choriste, et le chevalier du coryphée. Telle de ces dames, qui se montre aux Français ou à Feydeau dans une première loge qu'elle affectionne, ne va jamais qu'à l’amphithéâtre à l'Académie royale de Musique ; elle réserve les parures brillantes pour les premières, et se contente pour l'amphithéâtre d'un négligé galant. A l'amphithéâtre des spectacles du boulevard, on vient aussi en négligé : mais celui-là n'a rien de bien séduisant : la chinoise et la robe d'indienne, le bonnet de coton et la blouse primitive, sont de costume dans ce paradis des élus, qui, pour douze sous, ont acquis le droit de jurer bien fort, de rire aux éclats, de manger des noix, et de mettre habit bas quand le thermomètre de la salle est trop élevé. 

Dictionnaire théâtral ou douze cent trente-trois vérités Paris. Chez J-N Barba Librairie. 1825.

Adolfo Lozano Sidro - Patio de butacas

Adolfo Lozano Sidro (1872-1935) était un peintre et illustrateur espagnol.


Fauteuil

Le fauteuil, dans les théâtres, est d’invention assez récente, et son usage ne remonte guère à plus d’une trentaine d’années (1850). Auparavant, les banquettes étaient simplement divisées en stalles, comme le sont celles de nos omnibus. On est incomparablement mieux assis et plus à son aise dans les fauteuils d’aujourd’hui, mais il n’est pas inutile d’ajouter qu’en revanche les places sont incomparablement plus chères. Il n’y a de fauteuils qu’à l’orchestre et au balcon ou à l’amphithéâtre des premières. Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. 

Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie.

Les sièges n’ont pas toujours été rouges 

Dans les salles, qui étaient souvent des théâtres officiels, on trouvait du bleu, parce qu’on devait voir la couleur du roi. On disait également que le bleu mettait en valeur les toilettes et la peau des femmes qui reposaient leurs bras sur les accoudoirs. Après la Révolution française, le rouge s’installe progressivement dans les salles de spectacle En 1798, on rénove le théâtre de Richelieu (qui allait devenir La comédie française un an après). Pour la première fois, les sièges et la décoration sont dominés par le rouge et l’or. Ce changement est très critiqué à l’époque. Il faut savoir que jusqu’à la fin du XIXe siècle, la salle est allumée pendant le spectacle. On voit aussi bien les spectateurs que les acteurs. Cette couleur rouge va permettre de mieux contraster, de mettre plus en valeur la salle de théâtre.


La bataille d'Hernani (en salle)

25 février 1830 : La première d'Hernani tourne à la baston littéraire ! Le jeune Victor Hugo savait pertinemment que son texte allait faire scandale. Non pas à cause du thème. Hernani, c’est un drame historique à la cour d’Espagne ; dans le fond, rien de très subversif. Mais la forme, en revanche, est révolutionnaire : la pièce brise tous les principes du théâtre classique. Ce soir-là, le spectacle aura donc lieu sur scène de la Comédie-Française, mais aussi dans le public, où vont s’affronter les partisans du respect de la tradition et les amis qu’Hugo a convoqué pour faire la claque…

Grandville / Gravure / 1830 La bataille d'Hernani


Orchestre

Ce mot s’applique à trois choses et désigne : 

1- l’espace situé immédiatement devant la scène et en contre-bas, qui s’étend sur toute sa largeur, et dans lequel viennent prendre place les musiciens d’un théâtre ;  

2- l’ensemble même et la réunion de ces musiciens, qui constitue ce qu’on appelle réellement l’orchestre ;  

3- la partie de la salle qui, comprenant les fauteuils d’orchestre, s’étend entre l’orchestre et le parterre et remplace ce qu’on qualifiait autrefois de parquet.  

Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie

Léon Louis Fleuret (18..-19.. ). Graveur. Théâtre national de l'opéra. Une répétition d'orchestre de la montagne noire, sous la direction de l'auteur, Mme Augusta Holmès : M. Mangin, chef du chant. M. Gaillard. Madame Holmès. M. Lapissida. M. Taffanel, chef d'orchestre : dessin de M. Paul Destez ; Fleuret. 1895. Source gallica.bnf.fr / BnF


Le Parterre

Partie du théâtre située au rez-de-chaussée, derrière les fauteuils d'orchestre. Au XVIIe siècle, la partie du public d'un théâtre jugée la plus grossière. ‘Du moyen âge jusqu’à nos jours, le parterre, personnifié par son public, fut le véritable maître, disons mieux, le tyran des comédiens et l’effroi des directeurs. Les spectateurs y étaient debout, pressés, mouvants, agités comme une mer, et toujours prêts, comme elle, à se charger d’orages et à les faire éclater. Comme les vols étaient faciles dans cette cohue, les filous s’y trouvaient toujours en nombre. Par suite des querelles fréquentes du parterre et des coups de cannes et d’épées qui s’y donnaient, on interdit l’entrée des cannes et épées en 1685, 1729, 1791. Ce ne fut cependant qu’en 1817, à la suite de conflits occasionnés pour la représentation de Germanicus, qu’on établit un dépôt de cannes à la porte des théâtres. On comprend facilement qu’un parterre debout, où le déplacement est facile, donnait libre carrière aux filous, aux tapageurs, aux cabaleurs de toutes classes. On pensa remédier à cet état de choses en y mettant des banquettes. Ce fut à l’Odéon, alors Théâtre Français, que cette innovation eut lieu en 1782, et bientôt après dans tous les théâtres de Paris et de France. Il n’y a guère que les théâtres de Rouen qui persistent à conserver un parterre debout.’ 

La langue théâtrale. Alfred Bouchard. 1878

Les spectateurs du XVIIIe siècle qui se pressaient dans les parties limitées du parterre de la Comédie-Française, de la Comédie-Italienne et de l’Opéra ont mis en actes une liberté d’expression, un mélange des classes et une circulation des idées qu’on retrouve alors dans peu d’autres endroits. L’État essaya bien de discipliner ces amateurs de théâtre et il y eut bien des débats parmi les intellectuels pour dire que ces gens devaient être assis sur des bancs, mais durant la majeure partie du siècle, les enthousiasmes du parterre ont montré qu’on ne pouvait pas les réfréner. Dès lors, il importe d’analyser les pratiques parisiennes du parterre pour saisir leurs significations dans la culture politique française d’avant la Révolution.

Je ne conçois pas, dit Byron, qu'un écrivain facile à s'irriter se mette à la merci d'un parterre. Le lecteur indifférent, le critique moqueur, le fiel d'un journal, sont des vicissitudes littéraires qu'on rencontre çà et là dans sa route et à des distances plus ou
moins éloignées ; mais lorsqu'un public éclairé ou inhabile égorge d'un seul coup une œuvre qui bonne ou mauvaise est le produit lent et laborieux de l'auteur, voilà une calamité véritable et instantanée qui double le doute où l'on se trouve de la compétence de ses juges. Si je me sentais capable d'écrire une tragédie digne du théâtre, je serais
insensible au succès, mais une chute me causerait beaucoup de peine.
Lors de la première représentation, aux Nouveautés, des ‘Petits livres à la
mode’, chapitre en un acte, l'acteur Bouffé vint pour nommer l'auteur, et s'exprima en ces termes : Messieurs, la pièce que nous avons eu l'honneur de représenter devant vous…, est très mauvaise ! s'écria quelqu'un du parterre. Cela désarma si bien les mécontents, qu'ils.ne songèrent qu'à rire de la sentence improvisée. 

L'indiscret. Souvenir des coulisses. Paris. Au bureau des éditeurs.1836

Henry Monnier, (1799-1877). Dessinateur du modèle. Un Parterre. 1830. Source gallica.bnf.fr


Parterre - Ticket pour une place 

Ticket pour une place de théâtre en parterre. Anonyme, Graveur. Musée Carnavalet, Histoire de Paris.


Plafond de la salle

Le directeur du théâtre français fait enlever le plafond de la salle, afin que l'on puisse suivre à ciel découvert la leçon d'astronomie déclamée par Galilée.

Cham (Amédée Charles de Noé, dit) , Dessinateur-lithographe Destouches, Pierre Louis Hippolyte , Imprimeur-lithographe Arnauld de Vresse , Editeur En 1867 Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Plaisir d'hiver

Plaisir d’hiver : vue d’une salle de théâtre. Dessin de J. Lees – Le Journal illustré 1866


Strapontin

Le mot "strapontin" a une histoire intéressante et remonte à plusieurs siècles. Il tire son origine du latin "extra", qui signifie "hors de", et "ponere", qui signifie "mettre". Au fil du temps, cette expression a évolué en "extra-ponere", puis en français médiéval, en "estraperon". Ce terme désignait initialement un siège pliant supplémentaire que l'on ajoutait à un endroit déjà occupé. Au XVIIe siècle, le mot a évolué pour devenir "strapontin". À cette époque, les théâtres et les salles de spectacle étaient souvent bondés, et il devenait nécessaire d'ajouter des sièges supplémentaires pour accommoder le plus grand nombre possible de spectateurs. Les strapontins étaient des sièges pliants qui pouvaient être ajoutés temporairement dans les allées ou les espaces disponibles pour augmenter la capacité d'accueil. L'utilisation du terme s'est étendue au fil du temps pour désigner tout siège d'appoint ou ajouté à la hâte, que ce soit dans un théâtre, un train, ou tout autre lieu où l'espace était limité. Aujourd'hui, le mot "strapontin" est souvent utilisé de manière métaphorique pour désigner une position ou une fonction qui est ajoutée temporairement, sans être prévue à l'origine.

Aménagement théâtral. 1911 Agencement complet de salles de spectacles, construction scénique Émile Wessbercher. Paris.

Siège mobile, se relevant et s’abaissant à volonté, que les administrations théâtrales font placer dans certains endroits de la salle, dans certains passages où des sièges fixes ne pourraient être posés. L'abus véritablement scandaleux qu’on avait fait des strapontins pouvait devenir une cause terrible de danger en cas d’incendie, la circulation se trouvant entravée par le nombre toujours croissant de ces sièges supplémentaires. Des ordonnances de police récentes ont mis ordre à cet abus. 

Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie


Agencement Général de Théâtres Anciennement Pierrat et Gallay Établissements R. Gallay 1945


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