13 Feb
13Feb

Afin de continuer à piquer votre curiosité je travaille pour compléter cette page, donc un peu de patience et le rideau se lèvera sur d’autres articles. En attendant vous pouvez suivre et vous abonner à ‘un brin d’histoire sur notre joli métier’ sur Facebook


Appareil double de projection 

Appareils de projection. L'appareil simple est généralement insuffisant pour les théâtres, car il ne donne qu'une seule image à la fois ; il faut donc, pour passer d'un tableau à un autre, retirer le premier de la lanterne avant d'y introduire le second. Pendant l'interruption, on doit, ou fermer l'objectif, ou laisser l'écran en pleine lumière, ce qui fait mauvais effet et nuit beaucoup à l'illusion. On se sert donc ordinairement d'appareils doubles ou multiples, appelés polyoramas, avec lesquels les projections peuvent se succéder sans interruption, en se fondant, pour ainsi dire, l'une dans l'autre, la première s'éteignant à mesure que la seconde acquiert plus de vigueur. Si l'on se sert, par exemple, d'un appareil double, on le règle d'avance de façon que les deux disques lumineux soient en parfaite coïncidence; au moment voulu, on introduit les deux premières vues dans les deux appareils et on éclaire seulement la première; ensuite on éteint peu à peu le premier appareil, tandis qu'on allume progressivement le second; la seconde vue remplace insensiblement la première, qu'on enlève alors de la lanterne pour la remplacer par la troisième, et l'on continue de la même manière.
Le passage d'une vue à la suivante peut s'obtenir automatiquement à l'aide de divers dispositifs. Le dissolver anglais (fig. 82) se compose de deux lames dentées, dont l'une passe lentement devant l'un des objectifs, de façon à le masquer graduellement, pendant que la seconde découvre peu à peu l'autre appareil. On peut se servir aussi de diaphragmes à ouverture variable, qui s'ouvrent ou se ferment graduellement. En éclairant simultanément les deux lanternes, on peut obtenir des transformations successives d'une même vue, par exemple figurer une chute de neige sur la projection, ou un incendie, ou le lever du soleil, de la lune, etc. En se servant d'appareils triples, quadruples, etc., on augmente évidemment le nombre des effets qu'on peut obtenir simultanément ; on se contente ordinairement de l'appareil triple, ceux qui contiennent un plus grand nombre de lanternes étant trop embarrassants ; c'est un appareil de ce genre qu'on emploie de temps en temps au Châtelet ; ainsi, dans la pièce Coco fêlé, on a projeté 20 tableaux de 5 mètres sur 6 mètres et 12 tableaux de même grandeur dans Orient-Express. L'électricité au théâtre. Julien Lefèvre. Paris.1894.
A. Grelot, éditeur de l'encyclopédie électrique.

Fig. 82. — Appareil double de projection avec dissolver anglais


Appareils de projection

Appareils de l'Auditorium. Les appareils de projection sont employés à chaque instant dans les théâtres pour obtenir une foule d'effets variés, tels que : bande de nuages qui passe sur le ciel ou qui cache la lune, destinée à apparaître à un certain moment, roue peinte pour imiter une chute d'eau, etc. Ces procédés sont fréquemment employés à l'Auditorium de Chicago, dont nous avons fait connaître plus haut la magnifique installation. La lanterne, d'une construction très simple (fig. 83), renferme une lampe électrique sans mécanisme, qui se règle à la main et qui suffit pour les effets de courte durée ; elle se meut sur des rails, placés derrière la toile de fond, qui est parfaitement transparente, et peut recevoir ainsi le recul nécessaire, suivant le grossissement qu'on désire. Les objets qu'on veut projeter sont peints en couleurs transparentes sur la partie périphérique d'un disque de verre auquel la manivelle H communique une rotation lente autour de son centre ; ils viennent passer successivement devant l'objectif, qui les projette sur la toile de fond. C'est ainsi qu'on obtient les nuages (fig. 84); dans ce cas, on place au-dessus du disque un verre S, peint des diverses couleurs du spectre; il suffit d'appuyer le doigt plus ou moins fortement sur ce verre pour faire varier la coloration des nuages,

Fig. 83. — Lanterne de projection de l'Auditorium.

Les éclairs de diverses formes sont peints sur le pourtour d'un disque semblable au précédent; mais, pour obtenir la rapidité d'apparition et l'espèce de tremblement qu'on observe dans l'éclair naturel, on se sert d'un second disque opaque, percé de deux ouvertures très voisines, auquel on donne la vitesse voulue au moyen d'un pignon multiplicateur. Chaque fois que les deux trous passent l'un après l’autre devant l'objectif, ils laissent voir, pendant un instant très court, l'éclair qui se trouve en ce point. Après un tour entier, ils laissent voir l'éclair suivant. Comme il y a deux ouvertures, chaque éclair est vu deux fois, à intervalles très rapprochés, ce qui produit le tremblement cherché. Le mouvement des vagues s obtient en faisant passer devant l'objectif deux verres portant des ondulations et tournant en sens contraire. L'électricité au théâtre. Julien Lefèvre. Paris.1894.
A. Grelot, éditeur de l'encyclopédie électrique.

Fig. 84. — Disque tournant pour la représentation des nuages.


Fig. 85. — La chevauchée des Walkyries.

Nous citerons enfin l'application récente des projections, faite à l'Opéra de Paris, au troisième acte de la Walkyrie. Il s'agissait de représenter la course folle des belliqueuses filles de Wotan à travers l'espace ; à Bruxelles, on s'était contenté de faire passer à travers la scène une série de cartonnages incapables de produire la moindre illusion ; à l'Opéra, on a eu recours à la lumière électrique.
La scène (fig. 85) représente un site sauvage couvert de rochers ; à l'horizon, on voit courir les nuages. Au moment voulu, la troupe des Walkyries traverse le ciel, dans toute la largeur de la scène. Voici le dispositif employé : la toile de fond est en tulle peint en bleu et très transparent, mais la projection des nuages se fait cependant par réflexion. Cinq lanternes système Duboscq sont dissimulées derrière les rochers, en avant de la scène ; elles sont munies de disques en verre de 60 centimètres de diamètre, qui tournent; les peintures des disques n'ayant ni commencement ni fin, on peut continuer la projection pendant tout le temps voulu, soit environ une demi-heure. Derrière la toile transparente est disposé un immense praticable, qui occupe toute la largeur de la scène, soit plus de 30 mètres, et qui a 6 mètres de hauteur à l'une de ses extrémités, et 9 à l'autre. C'est sur le haut de ce praticable, formant en quelque sorte des montagnes russes, que glissent les chevaux en bois portant les figurantes qui représentent les Walkyries; ces chevaux, munis de galets, sont entraînés par un câble muni d'un contrepoids. Pendant cette chevauchée, les Walkyries et leurs coursiers, fortement éclairés par un puissant faisceau électrique parallèle à la toile de fond, deviennent parfaitement visibles à travers cette toile et les nuages qui s'y projettent. Le praticable, qu'on laisse dans une obscurité complète, n'est pas visible, et les immortelles guerrières paraissent suspendues dans l'espace. L'électricité au théâtre. Julien Lefèvre. Paris.1894.
A. Grelot, éditeur de l'encyclopédie électrique.


Arc-en-ciel

Arc-en-ciel. C'est dans l'opéra de Moïse, au premier acte, qu'on appliqua pour la première fois l'électricité à la production de l'arc-en-ciel, en 1860. Dans le principe, on éclairait par derrière, avec des lampions à huile de gros calibre, une bande de papier transparent, sur laquelle on avait peint l'arc-en-ciel, et qui était fixée sur la toile du fond représentant le ciel de Memphis. Ce procédé, trop imparfait pour produire la moindre illusion, avait en outre l'inconvénient de donner un arc peu éclairé, qui ne paraissait lumineux que si on laissait la scène dans une demi-obscurité, l'arc-en-ciel semblait donc en quelque sorte se former au milieu de la nuit, ce qui est en contradiction avec les lois de la nature, puisqu'il est dû aux rayons du soleil.
L'appareil imaginé par Duboscq évite ces inconvénients, en produisant l'arc par un procédé qui se rapproche autant que possible de la nature. On sait qu'en recevant sur un prisme de verre les rayons d'une source lumineuse, on obtient une image, appelée spectre, qui présente les couleurs de l'arc-en-ciel ; pour compléter l'illusion, il restait à donner à cette image la forme courbe qu'elle présente dans la réalité. L'appareil photo-électrique (fig. 80) est placé sur un échafaudage de hauteur convenable, à 5 mètres du rideau, et perpendiculairement à la toile qui figure le ciel sur lequel l'arc doit apparaître. Tout le système optique est fixé dans l'intérieur d'une caisse noircie qui ne diffuse aucune lumière à l'extérieur. Les rayons lumineux traversent d'abord un premier système de lentilles, qui les rend parallèles, puis un écran opaque, découpé en forme d'arc ; ils passent ensuite à travers une lentille biconvexe, qui sert à augmenter la courbure de l'image et à lui donner une extension plus considérable, et traversent enfin le prisme qui doit les décomposer et produire le spectre figurant l'arc-en-ciel. Le prisme doit être placé de telle sorte que les couleurs apparaissent dans l'ordre naturel, c'est-à-dire le rouge en haut et le violet en bas. 

L'électricité au théâtre. Julien Lefèvre. Paris.1894.
A. Grelot, éditeur de l'encyclopédie électrique.

Fig. 80. — Appareil pour l'arc-en-ciel.


Coulisses du théâtre cinématographique

L’ILLUSTRATION. Samedi 31 octobre 1908 

Les coulisses du théâtre cinématographique. Extrait

Nous avons, depuis plusieurs mois déjà, un théâtre de plus, mais un théâtre extraordinaire et infidèle aux traditions les plus sacrés, puisque aucun journal encore n’en a signalé l’existence. Il a été édifié par M. Formigé, et personne ne l’a imprimé, et l’on n’a publié ni ses façades où le fer de couleur tendre sertit le verre limpide, ni ses plans ; il est dirigé par l’un des plus artistes metteurs en scène qui soient, et nul ne l’a proclamé ; ses auteurs portent les noms les plus retentissants de la littérature dramatique, et l’on n’en sait rien ; comédiens et tragédiens choisis entre les plus fameux, les plus applaudis, se sont succédé sur les planches ; des talents originaux, et parfois un peu excentriques, y sont alterné avec des talents classiques et consacrés ; dans le paisible quartier où, volontairement, on l’exila, loin des potins, à Neuilly, les voisins, les promeneurs flânant à l’ombre des platanes, ont vu se glisser tour à tour par la petite porte basse du jardinet qui l’entoure la divine Bartet et Mlle Mistinguette, M. Max Dearly et M ; Paul Mounet, le mime Séverin après M. Albert Lambert, et, presque tous les jours, M. Le Bargy et M. Calmettes ; puis, le lendemain, ils cherchaient en vain dans leur journal un écho, une note au ‘courrier’, le tableau des recettes, ce baromètre du succès. Étrange théâtre, en vérité, si modeste, si mystérieux ! Mais voici la première indiscrétion : L’Illustration en a la primeur, et, bientôt, on entendra parler du Film d’Art.

Les coulisses du théâtre cinématographique Ulysse (M. Paul Mounet), Antinoüs (M. Albert Lambert), un grand prêtre (M. Louis Delaunay) et autres personnages d’un scénario de M. Jules Lemaître.

Je ne crois pas faire de tort au cinématographe en constatant que son répertoire dramatique, s’il est curieux, amusant, et bien souvent tout à fait étonnant quant à l’exécution, est généralement assez puéril d’invention. Le film, alimenté au jour le jour par des passants, pour ainsi dire, n’a pas trouvé encore son Shakespeare ni son Molière. Ce rêve là est précisément celui qu’ont ambitionné de réaliser les créateurs du Film d’Art. Dans quelques jours, enfin, après bien des semaines d’un consciencieux et lent travail, on va pouvoir apprécier le plein succès de leur entreprise.

Un entr’acte au théâtre du film d’Art. Le foyer des artistes : à droite, sur un banc, Mme Bartet (Pénélope), voilée, converse avec M. Delaunay (le grand prêtre).

Les trois pièces cinématographiques qui feront probablement les frais des premiers spectacles sont ‘l’Empreinte’, une adaptation d’un vieux mimodrame du fameux Rouffe qui s’appelait, je crois, ‘La Main sanglante’ et qui, jouée par Séverin, Max Dearly, Mlle Mistinguette, enthousiasmera les amateurs d’émotions fortes ; ‘L’Assassinat du Duc de Guise’, par M. Henri Lavedan, avec une partition de M. Camille Saint-Saëns, et le ‘Retour dUlysse’, de M. Jules Lemaître, musique de M. Geaorges Hüe.

Pénélope frileuse : Mme Bartet prend un ‘air de feu’.

La scène s’anime, sous l’impulsion énergique de M. Le Bargy. Quatre fois, cinq fois, six, peut-être, on l’a recommencée. Elle va, enfin, et les Cinématographes de la maison Pathé, qui éditera les productions du Film d’Art, sont autorisé à ‘tourner’. Et ils ne tournent pas longtemps, à chaque séance, tant est exigeant, sévère, méticuleux, le directeur de la scène. Quelques mètres de bande, tout au plus, c’est le rendement d’une matinée, d’une journée souvent.

Une répétition du ‘Retour d’Ulysse’. Mm Le Bargy et Calmettes règlent le geste de Pénélope repoussant les prétendants.

En somme, il n’échappera pas au lecteur que nous voilà assez loin des spectacles que lui présente régulièrement le cinématographe, et dont nous lui avons naguère révélé les dessous. Pourtant, dans certains cas, les trucs propres à l’appareil permettront des effets dramatiques nouveaux. Mais ce qu’on a cherché surtout, c’est à réaliser artistiquement, et à fixer des pantomimes simples, expressives, interprétées par de grands acteurs ; c’est à parer de la plus captivante façon, en l’entourant de toutes les séductions que peut u ajouter une mise en scène irréprochable, magnifique, pour la diffuser ensuite jusque dans les faubourgs, jusque dans les hameaux, la pensée d’auteurs qui n’avaient pu recueillir jusqu’ici que les bravos d’une élite. C’est une tentative à la fois belle et saine.


Projecteur d'image

Lorsqu’il s’agit de projeter sur la scène non pas un faisceau de lumière destiné à éclairer une partie de la mise en scène, mais un faisceau d’une forme spéciale et précise, ou encore une image, voire un décor entier, on utilise des projecteurs d’images, dont l’optique doit éviter les déformations métriques ou chromatiques et comporter des objectifs plus ou moins complexes suivant le but à atteindre. Il s’agit alors pour l’installateur de connaitre les DIMENSIONS POSSIBLES et autres caractéristiques essentielles des APPAREILS, ET DES IMAGES OBTENUES.

Traité d’Aménagement des salles de spectacles L’équipement des scènes et des estrades Par Louis Leblanc et Georges Leblanc. 1950



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