Un atelier de peintres-décorateurs
Illustration extraite de Trucs et décors, explication raisonnée de tous les moyens employés pour produire les illusions théâtrales par Georges Moynet – 1893
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Les Mystères du théâtre. Lecture pour tous. 19..
Dans l'atelier du peintre décorateur Carpezat. Les décors sont étendus par terre dans l'atelier. Le peintre, armé de sa brosse, se promène en chaussons sur sa toile comme dans un jardin. Le prix des décors, calculé au mètre carré d'après les sujets varie de 6 à 12 francs. Certains décors mesurent 11 000 mètres carrés.
Comment on monte un opéra. C'est d'illusion que vit l'art du théâtre. Mais, si nous aimons à nous prêter aux séductions d'une illusion artistique, c'est une tendance non moins impérieuse de notre esprit de chercher le comment des choses et de vouloir pénétrer les secrets qu’on s'efforce de nous dérober. De là vient l'intense curiosité qu'excite dans le public tout ce qui lui révèle un peu de l'envers du théâtre. En parcourant les mystérieux dessous de notre grand Opéra, en assistant au travail des répétitions, notre lecteur s'initiera aux multiples efforts dont chaque représentation est le résultat et le brillant épanouissement.
Grand comptoir surélevé, situé à l’entrée des théâtres, dans le hall public, derrière lequel les contrôleurs distribuent les places réservées et complètent le plan de location de la salle au moment de la représentation. Jadis c’est derrière ce comptoir que l’on rangeait les sels de réanimation, d’où son nom, le médecin de service y rangeait aussi sa trousse. Du temps des corsets, on y conservait les sels (carbonate d'ammonium) destinés à ranimer par leur forte odeur les femmes indisposées. ‘Petite tribune où se tiennent les contrôleurs qui numérotent les places à l’entrée d’un théâtre. C’est pourquoi, dans certains théâtres les places sont souvent salées, alors que les pièces manquent de sel ‘
Petit dictionnaire humoristique d’argot théâtral. Eugène Joullot.1933
‘Boui-boui’ est un terme qui est souvent utilisé pour désigner un endroit ou un établissement informel, souvent de petite taille, où l'on peut manger, boire. C'est généralement associé à des lieux décontractés, parfois un peu rustiques, où l'ambiance est conviviale. L'origine exacte du terme peut varier en fonction de la région ou de la culture, mais dans de nombreuses régions francophones, notamment en Afrique francophone, le mot ‘boui-boui’ est utilisé pour décrire ce type de lieu. Parfois, il peut être associé à des restaurants ou des cafés modestes, souvent fréquentés par la population locale. (Certains pensent que le terme "boui-boui" pourrait être une onomatopée) C’est en l’année 1854 que ce mot parut pour la première fois dans une œuvre littéraire, Paris anecdote, un petit volume écrit par Alexandre Privat d’Anglemont (1815-1859), et voici les lignes de la page 34, où il se trouve : ‘Enfin, le véritable magicien de ce monde, celui qui en secrète les bouisbouis. En secréter un bouisbouis consiste à lui attacher tous les fils qui doivent servir à le faire mouvoir sur le théâtre : c’est ce qui doit compléter l’illusion.’ Or, une fois connue comme synonyme de marionnette, l’expression de bouisbouis aura été employée par quelque auteur de revue dramatique qui, au lieu de dire : un théâtre à marionnettes, aura dit pour rajeunir son style, un théâtre à bouisbouis. D’où il suit que bouisbouis signifie théâtre ayant pour acteurs des marionnettes ; sens qui, par extension, est naturellement devenu théâtre de dernier ordre, théâtre en plein vent, théâtre à quatre sous.
Spectateurs dans une loge à l'Opéra. 1900. Scott, Georges (1873-1943). Dessinateur. Source gallica.bnf.fr / BnF.
Boui-boui (Bouboui) C’est un terme d’argot théâtral par lequel on désignait les tout petits théâtres, lorsqu’il y avait encore à Paris des petits théâtres. ‘Le Lazari’, sur le boulevard du Temple, la petite scène du Luxembourg, ‘vulgo Bobino’, étaient des bouis-bouis.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie. (Origine : peut-être du bressan boui, local des oies et des canards)
Dans chaque théâtre, le bureau de location est ouvert à partir de onze heures du matin jusqu’à quatre ou cinq heures de l’après-midi. L'employée chargée de ce service, qui prend le nom de « préposée à la location » (c’est toujours une femme), à côté d’elle un plan en diminutif de la salle, sur lequel chaque loge, chaque fauteuil, chaque stalle portent leurs numéros, de façon que le spectateur qui vient prendre sa place d’avance peut la choisir à son gré et se rendre compte exactement de la situation qu’elle occupe dans la salle.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie
Bureau de Location pour le Théâtre Au Bon Marché Paris
George Emmanuel (Opiz ou Opitz). (1775-1841) Originaire de Bohême (actuelle Tchéquie), puis formé à Dresde, en Saxe (Allemagne), Opiz séjourne à Paris en 1813-1814.
Connu surtout pour la minutie et la vivacité de ses gouaches et aquarelles, dont il assure aussi la diffusion au moyen de l’estampe, Opiz excelle dans la représentation d’un pittoresque urbain animé. À Paris, qu’il découvre dans des circonstances politiques extraordinaires, celles des derniers moments de l’Empire, il est particulièrement attiré par les spectacles de la rue et des lieux de plaisir, tel le Palais-Royal. Les Tableaux de différents mœurs et costumes de Paris constituent une suite d’aquarelles composées après le retour de l’artiste en Allemagne, en 1831, d’après ses souvenirs de son séjour parisien. Ici, c’est l’animation d’un lieu peu représenté par ailleurs, l’entrée du Cabinet d’aisance du Théâtre français (la Comédie française), qui retient son attention, notamment la diversité des costumes et des caractères. Musée Carnavalet.
CROQUIS PARISIENS [planche 16] Beaumont, Charles-Edouard de , Dessinateur-lithographe Aubert (Imprimeur, lithographe, éditeur) , Imprimeur Aubert (Imprimeur, lithographe, éditeur) , Editeur En 1847 Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Au foyer de l'Opéra ‘Il n'y a que les gens comme il faut qui entrent ici, mon bonhomme ; ça te la coupe !’ Darjou, Alfred-Henri, Dessinateur-lithographe. Destouches, Pierre Louis Hippolyte, Imprimeur-lithographe. Martinet (imprimeur-libraire), Éditeur. Musée Carnavalet, Histoire de Paris.
Au foyer de l'Opéra. ‘Si vous vous appeliez Leda, je vous demanderais de me faire…signe.’ Darjou, Alfred-Henri, Dessinateur-lithographe. Destouches, Pierre Louis Hippolyte, Imprimeur-lithographe. Martinet (imprimeur-libraire), Éditeur. Musée Carnavalet, Histoire de Paris.
Soirées parisiennes / N°10 / Le Foyer de l'Opéra. Champagne, Jules, Dessinateur-lithographe. Montaut, Henri de (dit Henri de Hem, Monta ou Hy), Auteur du modèle. Becquet Frères, Imprimeur-lithographe. Sinnett, F., Éditeur. Musée Carnavalet, Histoire de Paris.
Théâtre National de L’Opéra Bibliothèque Publique de New York. Collections numériques.
Foyer du théâtre de l'Opéra. / N°17. Dorgez ou Dorgès , Graveur Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Foyer des acteurs à l'Opéra (1845) ( Foyer de la danse) Staines, Robert, 1805-1849 (graveur) Lami, Eugène Louis, 1800-1890 (Artiste)
Représentation du Foyer de la danse de l'Opéra de Paris, lieu de rencontre des interprètes et de leurs admirateurs, gravée par Robert Staines d'après une aquarelle d'Eugène Lami. L'impression a été quelque peu modifiée par rapport à la peinture originale de Lami. La femme à bonnet ajustant un costume de danseuse a remplacé un groupe d'hommes entourant la ballerine Caroline Forster. Le costume et la coiffure du danseur en mouvement, immédiatement à sa droite, ont été modifiés et élaborés. Le nombre de personnages du groupe central a été réduit et ne comprend plus que le poète Alfred de Musset (de trois quarts de dos), le comte de Belmont et la ballerine Fanny Elssler. Le côté droit de l'image a également été modifié mais conserve la figure de Lautour-Mezeray, qui s'adosse à un pilier face à la danseuse Célestine Emarot. Un abreuvoir, utilisé pour humidifier le sol et empêcher les danseurs de glisser, a été ajouté à droite d'Elssler. Bibliothèque Publique de New York
Avant l'arrêt de 1776, on entrait librement au foyer des actrices. C'était là qu'elles recevaient les hommages des spectateurs qui s'y rendaient en foule, et chacun pouvait en liberté approcher ces divinités et jouir du coup d'œil séduisant que présentait leur toilette.
C'était là qu'on rencontrait les aimables roués : ces êtres sans soucis se jouaient de
toutes les femmes en paraissant les adorer y charmants dans un tête-à-tête. Savants dans l'art de bien placer le mot du jour, ils prenaient toutes les nuances
du caméléon, et les meilleures sociétés auraient manqué d'usage en ne les accueillant
pas. C'était encore là qu'on voyait papillonner ces êtres amphibies qui n'étaient ni prêtres ni laïcs, connaissant tout, excepté l'étude et la religion, et qui, sous le nom d'abbés circulaient dans le monde comme une fausse monnaie.
Le foyer des artistes de la Comédie Française. Anonyme , Graveur Marie, Adrien Emmanuel , Dessinateur Inconnu , Editeur Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Le foyer des artistes Le Panorama Paris la nuit N° 1. Les coulisses des variétés. Vers 1900 Publié chez Ludovic Baschet
Foyer du théâtre de l'Opéra. / N°17. Dorgez ou Dorgès , Graveur Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Louis Binet (1744-1800). Dessinateur. Foyer du théâtre Montansier 1798-1799. Source gallica.bnf.fr / BnF
Ambulance établie dans le foyer du Théâtre-français. Burn-Smeeton, Joseph , Graveur Fichot, Michel Charles , Dessinateur L'Éclipse , Editeur Musée Carnavalet, Histoire de Paris
LE SIEGE DE PARIS. - L'AMBULANCE DU THEATRE FRANCAIS. Trichon, Auguste ou François-Auguste , Graveur En 1870 Musée Carnavalet, Histoire de Paris
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La galerie des armures à l'opéra. Elle contient des armures, des brassards, des haches d'armes, des cuirasses et des épées de toutes sortes, de quoi armer un régiment reîtres ou équiper plusieurs compagnies de chevaliers du temps jadis. (Les reîtres ou reitres (de l'allemand Reiter, littéralement « cavalier ») sont une cavalerie mercenaire légère d'origine germanique apparue dans les années 1540)
Comment on monte un opéra. C'est d'illusion que vit l'art du théâtre. Mais, si nous aimons à nous prêter aux séductions d'une illusion artistique, c'est une tendance non moins impérieuse de notre esprit de chercher le comment des choses et de vouloir pénétrer les secrets qu’on s'efforce de nous dérober. De là vient l'intense curiosité qu'excite dans le public tout ce qui lui révèle un peu de l'envers du théâtre. En parcourant les mystérieux dessous de notre grand Opéra, en assistant au travail des répétitions, notre lecteur s'initiera aux multiples efforts dont chaque représentation est le résultat et le brillant épanouissement.
Les loges sont les chambres dans lesquelles chaque artiste doit procéder à sa toilette de théâtre ; elles sont situées derrière la scène ou sur ses côtés, aux divers étages des escaliers de l’administration. Chacun des principaux sujets occupe une loge à lui seule réservée, dans laquelle il est absolument chez lui ; les acteurs secondaires s’habillent parfois deux ou trois dans une même loge ; quant aux choristes, aux figurants, aux comparses, aux danseuses du corps de ballet, il y a pour eux et pour elles des loges communes de huit, dix, quinze, vingt personnes et plus. Dans les grands théâtres, la loge d’un artiste en renom forme parfois tout un petit appartement, avec antichambre, pièce principale, cabinets de toilette, etc. Les femmes surtout font de ces loges de petits réduits charmants, meublés et décorés avec le goût qui ne les quitte jamais. Les hommes s’y font volontiers de véritables petits musées, qui ne laissent pas d’offrir un certain intérêt. Le comédien passe une bonne partie de son temps dans sa loge, et l’on comprend qu’il veuille se la rendre le plus agréable possible. C’est là qu’on ‘fait sa figure, ‘ et c’est là que sont réunis tous les objets nécessaires à cette opération, selon l’emploi et le sexe de l’artiste : pots de rouge, flacons ou boîtes de blanc, cold-cream, poudre de riz, pompons, pattes de lièvre, pinceaux, crayons, couleurs diverses, gomme liquide, crêpés pour barbe et moustaches, etc.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie.
Albert Guillaume (1873-1942) Les admiratrices 1922 (Lucien Guitry dans sa loge)
Le Monde comique. 1878. Source gallica.bnf.fr / BnF
Laura Knight (1887-1970)
Les coulisses du grand théâtre de Bordeaux./La loge de Clarisse. Inconnu , Dessinateur-lithographe Deplanche, Paul Armand , Imprimeur-lithographe Duclaux , Editeur Madré , Editeur Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Loge de ces Dames Le Panorama Paris la nuit N° 1. Les coulisses des variétés. Vers 1900 Publié chez Ludovic Baschet
La loge de Mlle Éve Lavallière Le Panorama Paris la nuit N° 1. Les coulisses des variétés. Vers 1900 Publié chez Ludovic Baschet
On appelle magasin le matériel des habits, costumes, armes, équipements, etc., que possède chaque théâtre et qui sont nécessaires au service des représentations. On donne aussi le nom de magasin au local où tous ces objets se trouvent déposés et réunis. En province, où chaque acteur doit avoir sa garde-robe, il arrive pourtant que certains artistes, peu fournis sous ce rapport, ont souvent recours au magasin pour tel costume ou telle partie de costume qui leur manque.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie.
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Une des salles du magasin d'accessoires. Chaque pièce exige un nombre considérable d'accessoires, depuis les vases qui décorent le palais d'un prince jusqu’au bouclier des figurants, en passant par le poignard qui servira à tuer le traître ou la coupe dans laquelle l'héroïne boira le poison. Il faut que tous ces objets, classés avec ordre, soient prêts pour chaque représentation ; un chef de service en a la responsabilité.
Comment on monte un opéra. C'est d'illusion que vit l'art du théâtre. Mais, si nous aimons à nous prêter aux séductions d'une illusion artistique, c'est une tendance non moins impérieuse de notre esprit de chercher le comment des choses et de vouloir pénétrer les secrets qu’on s'efforce de nous dérober. De là vient l'intense curiosité qu'excite dans le public tout ce qui lui révèle un peu de l'envers du théâtre. En parcourant les mystérieux dessous de notre grand Opéra, en assistant au travail des répétitions, notre lecteur s'initiera aux multiples efforts dont chaque représentation est le résultat et le brillant épanouissement.
Le péristyle du théâtre de la Comédie Française vers 1820, un soir de représentation. Anonyme , Dessinateur. Vers 1815-1825 Musée Carnavalet.