C'est la phrase que le régisseur chargé de ce service adresse aux artistes musiciens d’un théâtre, réunis dans leur foyer, pour leur indiquer qu’on n’attend plus que leur présence à l’orchestre pour commencer l’acte qui va se jouer.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie.
Léon Louis Fleuret (18..-19.. ). Graveur. Théâtre national de l'opéra. Une répétition d'orchestre de la montagne noire, sous la direction de l'auteur, Mme Augusta Holmès : M. Mangin, chef du chant. M. Gaillard. Madame Holmès. M. Lapissida. M. Taffanel, chef d'orchestre : dessin de M. Paul Destez ; Fleuret. 1895. Source gallica.bnf.fr / BnF
C’est l’opération à l’aide de laquelle tous les artistes d’un orchestre, soit au théâtre, soit au concert, s’assurent que tous leurs instruments sont d’accord entre eux et se trouvent bien au diapason. C’est généralement la clarinette qui donne le la, sur lequel s’accorde un des premiers violons, qui le transmet ensuite à chacun des musiciens successivement. Cette opération doit se faire loin du public, avant l’arrivée à l’orchestre.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie.
Les petits mystères de l'Opéra par Albéric Second. Illustrations par Gavarni. 1844. Source gallica.bnf.fr / BnF
Expression d’argot théâtral ‘a du zinc’ tout comédien, tout chanteur doué d’un organe sonore, d’une voix solide, robuste et d’un caractère en quelque sorte métallique.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie
Paul Reynet. Porte Saint-Martin. Théodora. 1884. Atelier Nadar. Source gallica.bnf.fr / BnF
Voix métallique et solide, dans l’argot des coulisses, avoir du zinc, avoir une voix sonore, on dit aussi être zingué
Dictionnaire de la langue verte. Nouvelle édition. Alfred Delvau Supplément par Gustave Fustier. Paris 1883
Charges fantasques auxquelles se livrent parfois les chanteurs d'opérette. Jadis on appelait’lazzi’, ce que nous nommons aujourd’hui cascade, c’est-à-dire depuis que l’abus qu’on a fait de ce genre dans quelques vaudevilles, et surtout dans les opérettes, a créé en quelque sorte l’emploi de “cascadier”.’ (La langue théâtrale. Alfred Bouchard. 1878) Fantaisies bouffonnes, inégalités grotesques, improvisations fantasques, dans l’argot des coulisses.
Dictionnaire de la langue verte. Alfred Delvau. 1883
Fugère et Périer. Opéra-Comique. La fille de Tabarin. Atelier Nadar. 1901. Source gallica.bnf.fr / BnF
Cinéma : C'est un spécialiste doublant un artiste pour le tournage de scènes dangereuses ; chutes, accidents de voitures, bagarres, etc.
Cirque : Comique ou acrobate qui exécute des chutes volontaires.
Théâtre : Acteur qui fait des interpolations dans un rôle, bien que cela soit sévèrement défendu par un règlement de police spécial aux théâtres. Au dire de M. Joachim Duflot, Léonce, Bache et Schey sont les trois artistes qui se sont le plus distingués dans ce genre de plaisanteries, qui ont ceci d’amusant que les spectateurs croient qu’elles sont dans la pièce. Par extension, homme sans consistance, qui manque de parole volontiers, qui ne prend pas ses devoirs sociaux au sérieux. (Dictionnaire de la langue verte. Alfred Delvau. 1883)
On peut diviser les tragédiens en trois classes, relativement à la diction : celle qui chante, celle qui crie, celle qui parle. Le lecteur rangera, comme bon lui semble, chaque artiste dans la catégorie qui lui convient.
Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835
L'attaque du si bémol. Bouchot, Frédéric, Dessinateur-lithographe. Entre 1846/1847. Musée Carnavalet, Histoire de Paris.
Donner de la voix dans le haut ou dans le bas, faire entendre des sons graves ou aigus ; les basses-tailles et les Trials chantent au lutrin. Dérivis, Prévôt, Féreol, Guillemin, chantent tous les soirs au lutrin.
Manuel des coulisses ou Guide de l’Amateur Paris. Chez Bezou, Libraire. 1826.
Mrs Bellot, Regnard et Victorin. (Renaissance). "Les douze femmes de Japhet"Atelier Nadar. 1890. Source gallica.bnf.fr / BnF.
Dans les petites troupes de province, dont le personnel est peu nombreux, les engagements des artistes portent qu’ils devront paraître et chanter les chœurs dans les pièces où ils ne joueront pas.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie
Miss Helyett, opérette de Maxime Boucheron et Edmond Audran. 1890. Source gallica.bnf.fr / BnF
C'est chanter le couplet, sans le chanter, c'est faire ressortir en phrasant ce qu'il y a de spirituel ; c'est un mot parler avec accompagnement de musique.
Me Mealy et M. Fugère (Gaîté. Le Talisman). Atelier Nadar. 1893. Source gallica.bnf.fr / BnF.
En avant la musique. Henri Gray (1858-1924). Illustrateur. 1907. Source gallica.bnf.fr / BnF
Lorsqu’un chanteur est en possession de tous ses moyens, qu’on n’a à redouter de sa part aucune faiblesse, aucune défaillance, qu’il est en état de donner là mesure complète de ses facultés, de déployer toute la puissance et la beauté de son instrument, on dit qu’il est ‘en voix’.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie
Mr Tretiakoff, officier russe, chanteur de l'opéra de Pétrograd. Photographie de presse. Agence Rol. 1914. Source gallica.bnf.fr / BnF
Dans le langage théâtral, galoubet est synonyme de bonne voix, organe solide et résistant. Qu’il s’agisse d’un comédien, on dira qu’il a un bon galoubet, s’il est en possession d’un organe vibrant, sonore, bien timbré ; si l’on parle d’un chanteur à la voix corsée, puissante, étendue surtout, on dira qu’il a du galoubet.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie.
Francell. (Opéra-Comique. Fortunio). Atelier Nadar]. 1907. Source gallica.bnf.fr / BnF.
Un orchestre de théâtre, pendant le dialogue. Musée Carnavalet, Histoire de Paris
C’est sous ce nom qu’on désigne les vieux airs de vaudeville ou de chanson qui sont depuis longtemps entrés dans le domaine public et dont chacun connaît les titres ou les timbres. Les airs de nos vieilles chansons : Au clair de la lune, M, de Malbrough, J’ai du bon tabac, constituent autant de ponts-neufs, de même que ceux connus sous ces titres : Dans les gardes françaises. Que ne suis-je la fougère ? Va-t’en voir s’ils viennent, Jean, etc. Cette appellation de pont-neuf vient de ce qu’autrefois, particulièrement au dix-septième siècle, le Pont -Neuf était le rendez-vous de tous les chanteurs ambulants de Paris, qui débitaient là leur marchandise, et faisaient entendre à tout venant les airs faciles et naïfs de ces chansons, qu’on baptisa de la sorte pour les caractériser. Aussi lorsqu’on veut parler d’un air plat, trivial, sans accent et sans couleur, on dit dédaigneusement : c’est un pont-neuf. Pendant plus d’un siècle, les ponts-neufs classiques ont défrayé à eux seuls toute la musique de nos théâtres de vaudeville.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie
Chanteur triste. (Café-Concert) Paris Illustré – 1er aout 1886 4ème année / n° 50
De la musique italienne , la ritournelle passa sur notre théâtre lyrique, puis le vaudeville, qui est destiné à singer tour-à-tour tous les genres , voulut avoir aussi ses effets d’orchestre , et les Rossini de boulevards firent arriver les mères Angot, les Arlequins , les Jocrisses et les ingénues villageoises , sur de grands airs dont il fallait attendre le premier couplet dix minutes , occupé que l’acteur était à se balancer en suivant des mouvements de son corps , les ondulations de l’orchestre. Depuis que l’enfant malin est le drame fait homme, il a biffé à coups de poignards ces détails harmoniques qui mettaient des entraves aux enlèvements et aux soupirs.
Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835
Bertholy. (Gymnase). Paris fin de siècle. Atelier Nadar]. 1890. Source gallica.bnf.fr / BnF.
Au beau temps du mélodrame la ronde était en grande vogue dans les veillées de village et dans les repas de noce des paysans.
Elle alternait avec la romance de l’amoureux et la chanson bachique du garde-chasse. Qui ne se rappelle la fameuse ronde de la Queue du Diable :
D'une meunière
Qui fit trop la fière.
A cette époque les échos faisaient souvent leur partie dans les morceaux de chant dont on enrichissait le sombre mélodrame. On entendait à l’Ambigu un garçon de ferme chanter à la fille du seigneur :
Entendez l’écho qui vous cite :
Belle Amélie,
Belle Amélie.
Et l’écho, dans le lointain, répétait Amélie... Mélie.... Lie, et reprenait seul, belle Amélie, sur un crescendo d’orchestre. Il faut avouer qu’il est bien malheureux d’avoir perdu des
échos aussi précieux.
Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835
Jules De Bruycker,(1870 – 1945). Peintre, dessinateur et graveur belge.
D’un chanteur qui, au théâtre, ou parce qu’il commence à perdre la voix, ou parce qu’une indisposition passagère lui enlève une partie de ses moyens, éprouve de la difficulté à atteindre les notes élevées d’un morceau et n’y parvient qu’à grand' peine et avec des efforts visibles, on dit qu’il tire la ficelle. L’origine de cette expression se perd dans la nuit des temps.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie
Francisque Noël : Lithographe. Madame Boulanger, Artiste du Théâtre Royal de l’Opéra-Comique, dans "Le Muletier" d'Hérold, d'après L. Marin. 1825. Source gallica.bnf.fr / BnF
Chanter faux. Madame Boulanger est l'actrice de Paris la plus sujette à tirer la ficelle ; madame Rigaut perdrait la gageure, si elle cherchait à tirer la ficelle. A l'Académie royale de musique, ils tirent tous la ficelle. Mademoiselle Victorine, Clara, Aldegonde et par-dessus tout mademoiselle Adeline, ont un talent particulier à tirer la ficelle. On pourrait en faire un reproche aux amoureuses des boulevards, si pour huit cents
francs l'on devait exiger du physique, de la tournure et de la voix.
Quant aux duègnes, trop heureuses dans un couplet si, en tirant la ficelle, elles parviennent à joindre les deux bouts.
Manuel des coulisses ou Guide de l’Amateur Paris. Chez Bezou, Libraire. 1826
Les dilettantistes ont crié au génie de création quand les trombones rossiniennes ont frappé leurs nerfs auditifs. Il y a bien longtemps que, sur ce boulevard populaire, chanté par Desaugiers, nos oreilles profanes s’étaient remplies de sons graves, que Piccini et Amédée détachaient comme des voix célestes des entrailles du tube de cuivre à la gueule béante.
Qui ne se rappelle le solo de Polichinelle avalé par la baleine ? Cinq trombones exécutant à tour de bras et à gueule ouverte les variations sur l’air :
Mais de l’amour, je porte enfin les chaînes.
Rossini était probablement dans un coin ;
dix ans après il en a fait la répétition.
Petit dictionnaire des coulisses Publié par Jacques-le-souffleur ‘se vend dans tous les théâtres’ - Paris 1835
Coin d’orchestre à l’Alcazar (Café-Concert) Paris Illustré – 1er aout 1886 4ème année / n° 50