Afin de continuer à piquer votre curiosité je travaille pour mettre cette page à jour le plus rapidement possible, donc un peu de patience et le rideau se lèvera sur d’autres articles (plus de 250 lieux sur Paris !). En attendant vous pouvez suivre et vous abonner à ‘un brin d’histoire sur notre joli métier’ sur Facebook
Cafés-chantants :
Établissement, à l’origine du café-concert, où le public payait en consommations le plaisir d’entendre des chanteurs. ‘Au temps des cafés chantants ! Il la voyait très bien, sur les petits tréteaux de ces sortes d’établissements à la mode de Paris, fréquentés par tous les gommeux et les officiers de la ville…’ Georges Simenon, Le fou de Bergerac, Fayard, 1932.
Intérieur d'un Café chantant (dessin). 1820. Source gallica.bnf.fr / BnF
Café-concert : (ou caf'conc’) :
Salle de concert réunissant dans son enceinte un public qui paie en consommations le plaisir d’entendre des romances, des chansonnettes ou des morceaux d’opéra. Au cours du 18e siècle, les premiers cafés concerts ont fait leur apparition à Paris. Ces lieux étaient souvent des cafés où l'on pouvait non seulement boire du café, mais aussi apprécier des spectacles vivants. La musique, les chansons et le théâtre étaient au programme, attirant un public varié.
Recueil. Café-concert, France. Documents iconographiques. 1849-1936. Un Café-Concert, composé et dessiné par Belin, gravé par Coste. Vers 1850 Source gallica.bnf.fr / BnF
Music-halls : Le music-hall désigne un genre de spectacle et un type d'édifice. Il est l'héritier du café chantant né dans les années 1770 et du plus récent café-concert, toutefois il s'en distingue par son agencement comprenant un ‘promenoir’. Le music-hall cherche à éblouir le spectateur par son architecture faite de marbre et de pierre de taille, son auditorium somptueusement aménagé, ses foyers élégants et luxueux ainsi que ses promenades illuminées par une multitude d'ampoules électriques. Le music-hall peut être caractérisé par trois éléments : son service, son spectacle et les dimensions de la salle. En effet une soirée au music-hall doit comporter un dîner composé d'aliments luxueux ainsi que la consommation de boissons alcoolisées. Les spectacles sont dits de « revue théâtre » c'est-à-dire une succession de « tableaux » et d'attractions. Ces revues sont obligatoirement en possession d'un orchestre et d'un corps de ballet ainsi que de chanteuses. Les revues présentées sont, pour l'époque, en rupture avec la tradition. Le corps des femmes est dénudé et leurs chorégraphies marquent l'apparition de danses typiques du genre, tel le cancan, où le comique et l'excitation érotique sont suscités. À la différence d'un cabaret ou d'un café-concert, les salles doivent pouvoir accueillir de nombreux spectateurs, par exemple à Paris le Lido peut accueillir 1 200 personnes, les Folies Bergère 1 600 et le Moulin-Rouge 950. Celles-ci possèdent un décor comportant des couleurs rouge, symbole de la passion et de la tentation, et qui renvoient à la liberté des mœurs attribuée à ces lieux, ainsi que le doré, couleur du luxe.
Carte postale représentant le music-hall Olympia, 28 Boulevard des Capucines, Paris, début du 20e siècle
Les termes « café-concert » et « music-hall » sont devenus synonymes
Au milieu du XIXe siècle, un cabaretier londonien a l'idée de présenter sur une scène des chanteurs professionnels. Il ouvre, en 1852, un établissement sous le nom de Canterbury Music-Hall, sur le site d'un ancien jeu de quilles adjacent à la Canterbury Tavern au 143 Westminster Bridge Road, Lambeth. (Le théâtre fut reconstruit trois fois et le dernier théâtre du site fut détruit par les bombardements en 1942.)
Intérieur du Canterbury Hall, illustré dans une impression de 1856.
Le terme est lancé, il fera le tour du monde. Music-hall se dit du spectacle de variétés sous ses diverses formes : suite d'attractions où la chanson tient une place prépondérante ; revue à grand spectacle ; récital donné par une vedette de la chanson ou un fantaisiste. Il désigne aussi l'établissement qui présente ce spectacle. En France, le café-chantant ou café-concert, devancier du music-hall, prend son essor dans la seconde moitié du XIXe siècle. Selon les règlements de police, les artistes ne peuvent paraître qu'en costume de ville et l'un après l'autre. À force de récriminer, le café-concert obtient le droit d'engager des artistes dits de complément, ou visuels. Le music-hall est né, la Belle Époque assiste aux débuts de sa prestigieuse carrière.
Josep Oller i Roca dit Joseph Oller (1839-1922) est un homme de spectacle espagnol. Il est entre autres cofondateur du Moulin-Rouge avec Charles Zidler et responsable de la promenade de la Vache enragée ou Vachalcade en 1896.
Joseph Oller reprend l'idée de Charles Morton d'introduire des divertissements dans son établissement, développant ainsi de nouveaux lieux à Paris. C'est ainsi que se créent les Folies Bergère en 1886, l'Olympia en 1893, l'Alhambra en 1904, Bobino en 1917, le Casino de Paris en 1917, l'ABC en 1933, les Folies Wagram, l'Apollo, le Concert Mayol, Le Palace. (Josep Oller i Roca dit Joseph Oller (1839-1922) est un homme de spectacle espagnol. Il est entre autres cofondateur du Moulin-Rouge avec Charles Zidler et responsable de la promenade de la Vache enragée ou Vachalcade en 1896.)
Recueil. Cafés-concerts, France. Documents iconographiques. 1849-1936. L’assiette au buerre. Genre anglais. Henri Gabriel IBELS (1867-1936) Les Sisters Machinson’s Source gallica.bnf.fr / BnF
Le Moulin-Rouge est la première salle à porter officiellement le nom de « music-hall ». Entre les années 1890 et 1930, les salles de music-hall se trouvent essentiellement dans les 9e, 10e et 18e arrondissements actuels. Elles s'implantent dans des quartiers présentant une vie nocturne dynamique, voire un attrait touristique. Autour de ces lieux se concentrent des activités marchandes (kiosques, boutiques de souvenirs) ainsi que des hôtels. De nombreuses salles en province et à l'étranger portent alors le titre de « music-hall de Paris ». (Source Wikipédia)
La salle d’un théâtre et la salle d’un Café-Concert ont une odeur et un cachet tout particulier. La première sent plutôt bon ; il s’y trouve un mélange de parfum d’orange épluchée, de gaz, d’essences répandues sur les mouchoirs et les cheveux des dames, qui, surchauffé par la température écrasante du théâtre, devient agréable et troublant. Au Café-Concert, on ne mange pas d’oranges, on boit de la bière et des grogs, et, comme il est permis de fumer, l’air saturé de relents canailles est irrespirable ; de plus, les brouillards qu’occasionnent les cigarettes et les pipes, sont une sorte de collyre agaçants les yeux. On respire et on y voit mal. Ajoutons à cela une musique forcenée, faite de refrains toqués, jouée par un orchestre vulgaire, chantée par des sujets qui se complaisent à pousser des cris d’hystérique, à mimer des gestes d’ivrogne, et vous verrez que le Café-Concert est la féerie du laid, de l’obscène et du grotesque.
Paris Illustré – 1er aout 1886. 4ème année / n° 50. Le Café-Concert
Duo d’Amour au Café-Concert. Paris Illustré – 1er aout 1886 4ème année / n° 50
Vers 1885, on comptait, seulement à Paris, plus de deux cents cafés concerts qui employaient, directement ou indirectement, un millier de personnes : chanteurs, comédiens, instrumentistes, costumiers, compositeurs, poètes et lithographes. L’industrie de l’édition musicale contribua à la croissance et à l’influence des cafés concerts par la vente de musique en feuilles, de publications maison, d’affiches, de programmes illustrés et de recueils de chansons.
Le monde comique. 2e série. N°6 Dans les coulisses, par Dranier « Sur la rive droite, on appelle ça Café-Concert, et sur la rive gauche, Beuglant. Dans ces établissements, moyennant une rétribution honnête, on avale : grogs et ‘solos de piston’, bocks et duos bouffes, fumée de pipe, conversations épicées, etc.., etc. On y fait de tout, excepté de la musique. La mère y conduit sa fille, mais pas sans danger. »
Celui de l’Horloge, devant le Palais de l’Industrie, recouvert d’un immense ciel-vitrage pour préserver du mauvais temps. De bons chanteurs et chanteuses, un excellent orchestre et un public convaincu et sage. Jamais de scandale, jamais de bruit. C’est en quoi il diffère des Ambassadeurs. Les Cafés Concerts des Ambassadeurs et de l’Alcazar d’été sont connus de tout le monde. Ils ont pour directeur un très brave homme, M. Ducarre depuis fort longtemps locataire de la Ville de Paris. Il a quatre cent trente personnes sous ses ordres et trois mille cinq cents francs de frais avant le lever de rideau. Et sur le dos encore, le très productif restaurant des Ambassadeurs, ouvert toute l’année. A l’Alcazar d’été, les spectateurs écoutent religieusement Mmes Duparc, Demay et le brillant Paulus. Le régisseur M. Delormel, l’auteur de presque toutes les chansonnettes de l’immense répertoire des Cafés Concerts, dirige la scène. La jeunesse du High-life a adopté le lundi pour causer du désordre aux Ambassadeurs. La police est prévenue. Le lundi on double l’escouade des gardiens de la Paix, mais on hurle, on hurle quand même. Les Gardiens expulsent une dizaine de tapageurs, chaque fois, mais les expulsés rentrent d’un autre côté. Ce qui fait la fortune du Concert. On jette sur la scène des sous, des soucoupes, des petits balais, des noyaux. L’an dernier, au mois d’aout, un artiste furieux d’être hué, s’écria avec un air de parfais mépris, en guignant un groupe d’élégants farceurs : ‘Eh quoi ! messieurs, pas encore aux bains de mer !’
Paris Illustré – 1er aout 1886 4ème année / n° 50
Café concert aux Champs Élysées. Yon. Illustrateur. Scènes et mœurs de Paris. Source gallica.bnf.fr / BnF
Spectateurs. (Café-Concert) (à la Scala, à la Pépinière, à l’Eldorado, à l’Alcazar, à la Glacière !, aux Ambassadeurs ! Paris Illustré – 1er aout 1886 4ème année / n° 50
Recueil. Cafés-concerts, France. Documents iconographiques. 1849-1936. Paris. Le Concert des Champs-Élysées. (1874) Source gallica.bnf.fr / BnF
Le terme « beuglant » est une expression argotique française qui a été utilisée pour désigner un type particulier de lieu de divertissement populaire au début du XXe siècle, en particulier à Paris. Un "beuglant" était un établissement où l'on pouvait écouter de la musique, souvent en direct, et où les clients pouvaient chanter et danser. Ces endroits étaient souvent modestes et avaient une atmosphère plus populaire et décontractée que certains des établissements plus élégants de l'époque. Le mot "beuglant" lui-même provient du verbe "beugler", qui signifie "brailler" ou "crier" en français. Ainsi, un "beuglant" était un lieu où la musique était jouée bruyamment, parfois avec une énergie et un enthousiasme qui encourageaient le public à participer de manière animée. Ces établissements ont contribué à la diversité de la scène musicale et de divertissement à Paris à cette époque. Le succès des beuglants a décliné au fur et à mesure que de nouveaux styles de divertissement ont émergé et que les préférences du public ont évolué. Les années folles et l'avènement du jazz ont apporté de nouveaux changements dans la scène musicale et de divertissement.
Le Beuglant. Illustration pour les excentricités de la langue française, Dictionnaire de L'Argot Parisien (John Camden Hotten, vers 1880).
Beuglant Ou désigne ainsi, à Paris, certains cafés concerts de bas étage, situés dans les quartiers excentriques, et dans lesquels on ‘beugle’ plutôt qu’on ne chante, Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie.
Beuglant Café-concert de la rue de la Contrescarpe Dauphine, dans l’argot des étudiants qui en sont les autres assidus Dictionnaire de la langue verte. Nouvelle édition. Alfred Delvau Supplément par Gustave Fustier. Paris 1883
Cabaret, D’où l’on sort plus altéré qu’on y est rentré. D’où l’expression proverbiale. Un bon cheval va bien tout seul à l’Abreuvoir pour dire un ivrogne n’as pas besoin d’y être invité pour aller au cabaret.
Dictionnaire de la langue verte. Nouvelle édition. Alfred Delvau Supplément par Gustave Fustier. Paris 1883
Les Grands succès des cafés-concerts, Almananach chantant pour 1893. Gustave Donjean, (1800-1899). Peintre du modèle. Source gallica.bnf.fr / BnF
Cabaret, on sait que les cabarets de campagne quelques-uns aussi à Paris sont ornés d’un rameau de verdure
Dictionnaire de la langue verte. Nouvelle édition. Alfred Delvau Supplément par Gustave Fustier. Paris 1883
Cafés et cabarets de Paris par A. Delvau. 1862. Rops, Félicien (1833-1898). Graveur. Source gallica.bnf.fr / BnF.
Mauvais, lieu, cabaret, de mauvaise mine
Dictionnaire de la langue verte. Nouvelle édition. Alfred Delvau Supplément par Gustave Fustier. Paris 1883
Recueil. Cafés-concerts, France. Documents iconographiques. 1849-1936. Salle de concert du café en France, 1865, par Paul Gustave Dore' (1832-1883). Source gallica.bnf.fr / BnF.
Pendant la Révolution, l’abolition du monopole des théâtres permet à partir de 1791 l’ouverture de nombreuses salles de spectacle, notamment sous les arcades du Palais-Royal. Ainsi, le Café d’Apollon est l’un des premiers cafés concerts. Mais cette liberté ne dure pas puisqu’en 1807 sous l'Empire, le rétablissement des théâtres de privilèges marque un arrêt au développement sauvage et spontané de caf’-conc’.
Premier café chantant établi aux Champs-Élysées, avec chanteurs et chanteuses comiques. (dessin). 1789. Source gallica.bnf.fr / BnF