La magie divulguée. Compagnie LIEBIG
Olympia : Une femme est couchée sous la scène sur une plaque qui tourne horizontalement. De cette manière elle peut prendre toutes les positions voulues. Son image vivement éclairée se reflète dans une glace inclinée placée sur la scène et se voit à travers une glace transparente dans un cadre en or.
Les fantômes : Une grande glace sans tain (transparente) est posée inclinée sur la scène. Celui qui présente le fantôme sous les planches est vivement éclairé et la scène par contre obscure. L’image du fantôme se représente alors aux yeux du spectateur sur sa glace à travers laquelle l’acteur reste toujours visible.
Le décapité parlant : Entre les pieds de devant de la table il est posé une glace de telle manière, qu’elle reflète le sol et que le spectateur ne voit que le vide sous la table. Le corps du personnage est caché par la glace.
La Naïade : Dans l’aquarium se trouve une grande cloche en verre ouverte par le dessous comme une cloche de plongeur. L’air qui y est enfermé permet à la femme d’y manger, de boire, de fumer, etc. Le verre étant transparent, la cloche est visible dans l’eau de l’aquarium.
La Magnétisme : Une armature très solide en acier est disposée sous la robe de la femme et se termine au coude par une clavette qui s’adapte au bâton. La femme est en apparence flottante dans le vide, le coude seul appuyé sur le bâton. Elle peut tourner ainsi horizontalement en cercle.
Flora : Une jeune fille, de petite taille, grêle, se tient accroupie dans un vase ouvert par derrière. Le tout offre par un arrangement habile des fleurs etc. un tel aspect, que le spectateur surpris ne retrouve pas la partie du corps au-dessous du buste.
Miss ABBOTT
Le truc de Miss ABBOTT Tous nos lecteurs ont entendu parler de miss Abbott qui, après avoir fait fureur en Amérique et dans les principales villes d’Europe, fait en ce moment-ci des expériences, chaque soir, au Casino de Paris, devant un public fort nombreux. Nous sommes allés voir cet étonnant phénomène que l’affiche désigne sous le nom pittoresque de « fille électrique ou magnétique », essayant ainsi de donner par avance une explication des expériences étourdissantes qu’elle exécute. Je dois dire, tout d’abord, que je suis allé assister à la représentation en sceptique, que j’y ai vu des tours merveilleux et que je m’en suis allé nullement convaincu. D’ailleurs, nos lecteurs seront juges de mon impression, lorsqu’ils connaîtront les expériences faites par miss Abbotṭ. Au lever du rideau, on aperçoit, assis au fond du théâtre, un certain nombre de personnes qui constitueront le comité de contrôle et dont le témoignage doit empêcher toute supercherie de la part de miss Abbott. Cette Demoiselle paraît ensuite, toute frêle, toute menue et d’une stature n’éveillant pas le moins du monde l’idée d’une force herculéenne. Aussitôt, les expériences commencent, je ne ferai que les citer sans les commenter en aucune façon. Miss Abbott prend une queue de billard, la tient verticale et malgré la réunion de leurs efforts, il est impossible à plusieurs personnes de faire toucher la terre à l’extrémité de la queue de billard. Elle prend une chaise entre ses mains ouvertes et on ne peut la lui arracher ; un membre du comité de contrôle met ses mains entre celles de miss Abbott et la chaise, il déclare ensuite n’avoir ressenti aucune pression.
Ce serait donc une force magnétique qui retiendrait la chaise entre les mains de cette jeune fille. Elle tient une queue de billard horizontale, se place sur un pied, plusieurs personnes essaient de la repousser et n’y peuvent parvenir. Une queue de billard tenue par plusieurs personnes et sur laquelle s’assied un homme très lourd, est soulevée par elle d’une seule main. Enfin en plaçant deux foulards sous ses coudes, entre les mains et sa chair, on peut la soulever facilement, puisqu’elle ne pèse que 45 kilogrammes. Aussitôt que les foulards sont enlevés, que les mains sont en contact avec sa chair, il devient impossible de la soulever, son poids semble devenir considérable, ses pieds ne quittent pas le sol. Je viens de vous reproduire à peu près tout le programme des expériences, et ces expériences, je les ai vu faire sur la scène. A cela, rien à dire, j’étais trop loin pour contrôler tous ces faits, essayer de trouver une explication, peut-être une supercherie. Mais miss Abbott fait plus fort pour convaincre son public, elle descend du théâtre et se mêle aux spectateurs en leur proposant de la soulever. Je n’ai pu essayer moi-même n’étant pas arrivé jusqu’à elle, mais j’étais assez près pour bien voir et Je crois, sur ce point du moins, avoir découvert son truc. Tout d’abord elle met deux foulards sous ses coudes, un monsieur la saisit et l’enlève comme une plume. Puis, les foulards sont retirés les mains posées à plat sous les coudes nus et…. Miss Abbott ne quitte pas le sol. Cependant le monsieur ne parait pas bien convaincu ; il déclare que miss Abbott n’a pas bien maintenu ses coudes au corps et demande à recommencer, nouvelle expérience, même résultat. Cette fois miss Abbott a tenu ses coudes rapprochés du corps mais les a laissé aller en arrière, changeant ainsi les conditions d’équilibre. Le corps est penché en avant, assez éloigné du point d’application de la force sur les coudes, si bien que son poids se trouve singulièrement augmenté par ce bras de levier ; de plus miss Abbott ne se raidit en aucune façon, n’offre plus de résistance et ne permet pas de prendre un solide point d’appui pour la soulever. Essayez vous-même d’enlever ainsi une personne, même d’un poids très peu élevé, et vous verrez que vous n’y pourrez parvenir à la condition toutefois que vos mains soient bien appliquées sous les coudes et non sous les avant-bras auquel cas, rétablissant les conditions d’équilibre stable rompues précédemment, vous arriverez peut-être encore à un résultat. Quoi qu’il en soit, cette dernière expérience m’avait singulièrement refroidi et mon scepticisme s’était encore accru, si bien que toutes les expériences faites sur la scène ne me parurent pas convaincantes. Miss Abbott, dit-on ne déploie aucune force musculaire, elle est entourée d’une espèce d’enveloppe magnétique qui fait qu’elle est attachée solidement au sol, que la seule approche de sa main suffit pour terrasser ou faire reculer plusieurs hommes, qu’elle ne serre en aucune façon les chaises ou les objets qu’elle tient. Je veux bien le croire, mais alors je ne la trouve pas assez forte si elle est douée d’un tel pouvoir, je trouve qu’elle ne reste pas assez immobile lorsqu’elle soulève un homme, lorsqu’elle résiste aux efforts, puisque ce ne sont pas ses muscles qui agissent, mais un fluide qu’elle a la faculté de développer tout autour d’elle, elle n’a pas besoin pour faire un seul effort, son attraction par la terre suffira toujours bien pour la faire résister. Une seule fois elle se place dans ces conditions, c’est lorsque, sur un pied elle se laisse pousser et qu’on ne peut la renverser ; son corps est penché en arrière et malgré ces mauvaises conditions de statique elle résiste à l’effort de plusieurs personnes ; c’est la seule expérience dans laquelle elle soit vraiment magnétique. Mais, malgré tout, Je ne puis croire ; il me semble avoir vu un truc dans la dernière expérience et cela suffit pour me faire douter du reste. N’y aurait-il pas, des compères sur la scène ? B LAVEAU.
Casino de Paris. Tous les soirs Annie Abbott. L'Inexplicable mystère. Affiche non identifiée. 1895.
Théâtre. Robert Houdin. 8. boul. des italiens. Le nain jaune Grand truc Extraordinaire. Anonyme, Dessinateur. Lévy, Charles, Imprimeur. Après 1888. Musée Carnavalet.
Le presse-papier électrique (fig. 103), d'invention récente, est tout disposé pour la prestidigitation. Un papillon, enfermé sous un globe de verre, se met à battre des ailes lorsqu'on pose ce globe sur un socle spécial. Grâce à l'effet de la lentille plan-convexe qui recouvre l'insecte et au bruit produit par le frôlement des ailes, l'illusion est complète. La pile est contenue dans le socle et ses pôles reliés à deux lames métalliques qui émergent d'une petite quantité. En posant le presse-papier sur le socle, on met ces deux pôles en rapport avec ceux du moteur qu'il renferme, au moyen de deux autres plaques métalliques fixées sous l'appareil ; le circuit est fermé et le papillon s'anime. Pour la prestidigitation, il suffirait de dissimuler la pile dans une table ou dans tout autre objet où le public ne pourrait pas deviner sa présence.
L'électricité au théâtre. Julien Lefèvre. Paris.1894.
A. Grelot, éditeur de l'encyclopédie électrique.
Fig. 103. — Presse-papier électrique.
Le prestidigitateur est un escamoteur d’une habileté supérieure, qui, au lieu d’exercer ses talents sur la place publique, les fait apprécier dans une salle de spectacle, devant une assemblée nombreuse et choisie. Certains prestidigitateurs sont d’ailleurs de véritables artistes, qui parfois appellent à leur aide la mécanique et la physique, ce qui leur a fait donner aussi le nom de physiciens. Ayant renoncé aux tours vulgaires et simples dont se contentaient leurs ancêtres, ils ont raffiné leur art, lui ont donné l’élégance et la grâce, et l’ont rendu tout à fait surprenant.
Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’en rattachent. Paris 1885. Librairie de Firmin-Didot et Cie
Le Jongleur du Château d'Eau. Londres, W. Sams, 1822. Prestidigitateur exécutant les coupes et balles pour une foule rassemblée autour de sa table.
Voici une description du tour : La première malle : Robert-Houdin montrait une malle vide et l'ouvrait pour que le public puisse la voir à l'intérieur. La deuxième malle : Ensuite, il ouvrait une deuxième malle, également vide, qu'il plaçait à l'intérieur de la première malle. La troisième malle : Enfin, il ouvrait une troisième malle, encore une fois vide, qu'il plaçait à l'intérieur de la deuxième malle. Le mystère : Après avoir fermé et verrouillé les malles, Robert-Houdin récitait quelques incantations, puis il ouvrait les malles successivement pour révéler qu'elles étaient maintenant remplies d'objets divers, tels que des oiseaux, des fleurs et d'autres articles magiques. Ce tour était particulièrement impressionnant car il défiait la logique et les lois de l'espace. Le public était émerveillé par la transformation des malles apparemment vides en une série d'objets magiques. La Triple Malle des Indes est devenue emblématique dans l'histoire de la magie et a contribué à renforcer la réputation de Robert-Houdin en tant que l'un des plus grands magiciens de son époque.
La triple malle des Indes. Théâtre Robert-Houdin et Brunet. Tous les soirs séance à 8 heures Anonyme, Dessinateur. Imprimerie Michelet, Imprimeur. Entre 1880 et 1900. Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Le Théâtre Robert-Houdin était situé à Paris au 8, boulevard des Italiens. Jean-Eugène Robert-Houdin, le célèbre magicien du XIXe siècle, a ouvert ce théâtre en 1845. Le théâtre portait son nom et était spécialement conçu pour ses spectacles de magie. Le tour de la Triple Malle des Indes a été présenté pour la première fois par Jean-Eugène Robert-Houdin au Théâtre Robert-Houdin à Paris en 1845